Le rôle des conseillers spirituels

Être conseiller spirituel dans les Équipes Notre-Dame, c’est, pour un prêtre, un diacre ou une personne consacrée, une vocation et en même temps un cadeau à accueillir dans l’action de grâce. C’est également une responsabilité demandant toute notre vigilance.

Une vocation

Le rôle de conseiller spirituel n’est pas un projet personnel, mais la réponse à un appel : celui d’une Équipe. Le conseiller est appelé à faire communauté avec elle, sur pied d’égalité. Saint Paul rappelle que le Corps est un, mais pourvu de plusieurs membres. « Même les membres du corps qui paraissent les plus faibles sont nécessaires », précise-t-il. Être conseiller spirituel, ce n’est pas être le premier, le plus fort, mais peut-être le plus petit, nécessaire pourtant. Le conseiller spirituel n’est donc pas le responsable de l’Équipe. Un couple est élu pour cela. Mais, bien sûr, si le CS n’impose rien, il peut proposer, et être de bon conseil.

L’originalité des END est la complémentarité des vocations, celles sanctifiées par les deux sacrements du mariage et de l’ordre (1), tous deux étant vocation, et non pas plan de carrière ! Ainsi, chaque équipe forme une cellule d’Église, une Église domestique. Durant des siècles, des chrétiens se réunissaient dans les maisons privées, se mettaient à l’écoute de l’enseignement des apôtres et partageaient le pain. Cette complémentarité fait du bien tant au couple qu’au prêtre. Le premier trouve auprès de son
CS des conseils nourrissants ; le second trouve dans l’équipe une expérience d’Église sans doute plus chaleureuse et plus fraternelle, moins cléricale.

Les couples responsables changent chaque année, mais pas le CS. Il est comme le fil rouge de la fidélité, la mémoire des traditions qui portent l’équipe, celles de l’Évangile, du charisme propre des END et de
l’histoire de l’équipe.

Points de vigilance

  • Tout en étant membre à part entière de l’équipe, ni plus ni moins, le CS n’hésitera pas à rappeler l’importance de la prière et, s’il est prêtre, à proposer de temps en temps une eucharistie domestique.
  • Il sera une présence qui encourage, qui crée l’unité, qui apaise les tensions. Il cultivera un lien privilégié avec le Responsable d’équipe (RE) durant son mandat, mais il veillera aussi à connaître chacun des couples. Il n’hésitera pas à multiplier les rencontres plus personnelles, avec une priorité pour ceux qui vont moins bien. Il se rappellera sa vocation de berger, attentif à la brebis perdue. Il cultivera des relations joyeuses avec les enfants, les ados, les jeunes adultes, sera attentif aux événement familiaux importants et n’hésitera pas à répondre aux invitations.
  • Il veillera à garder le lien avec le mouvement, en lien avec RE. Si l’équipe, en effet, est première aux yeux des équipiers, le mouvement ne doit pas être négligé. Saint Paul, lui encore, veillait à la communion entre les Églises. Il invitait les Corinthiens à être solidaires de l’Église de Jérusalem en difficulté. En faisant mouvement, nous donnons au charisme des END une force de témoignage au coeur de l’Église et aux yeux de ceux qui n’en font pas partie. Il serait heureux qu’il participe aux 24 heures CS organisées chaque année (2).
  • Il veillera à s’approprier ou se réapproprier sans cesse le charisme des END. Comment conseiller si nous n’avons pas approfondi ?

Charles Delhez sj, conseiller national des END-Belgique

  1. « Le mariage des deux sacrements », selon la formule d’une équipière lors d’une des réunion de fondation, en 1939.
  2. Il ne s’agit cependant pas d’un huis clos ; y sont aussi présents les couples de l’équipe nationale.
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